Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Carnets en vrac
27 octobre 2014

[Better see CalmingTheSnake]

Petit emprunt légèrement détourné à la série Breaking Bad, histoire de dédramatiser un peu.
Et parce que, en dehors d'accueillir les chats perdus, ou à moitié sauvages, j'attire à moi, de temps en temps, et même si je ne suis pas visible, les personnes en détresse.
Je m'en passerais bien, comme cet après-midi, parce qu'après avoir vécu certains évènements difficiles dans ma vie, je suis très circonspecte quand on me demande de l'aide, de crainte de réaction en chaîne.

Cet après-midi, je n'ai pas eu le choix. De toutes façons, même si je l'avais eu, il aurait été vite fait.
Une jeune fille étrangère, aux magnifiques cheveux blond vénitien, est arrivée paniquée au bord de mon balcon. J'étais dans mon salon à faire un peu de rangement, la porte-fenêtre ouverte. Le temps que je me rende compte de la situation, elle était déjà en train de l'enjamber, l'air et la voix terrorisés. Elle s'est engouffrée dans mon salon, ne cessant de parler dans sa langue avec des sanglots, et regardant avec crainte par la fenêtre. J'ai tout fermé, tiré les rideaux, elle s'est effondrée sur mon canapé.
Bon sang.

Son parfum, de qualité (je pense que c'était FlowerByKenzo), a tout de suite envahi mon salon. A l'heure où j'écris, il persiste encore légèrement sur mon canapé.
J'ai reconnu tout de suite la langue dans laquelle elle parlait, c'est une langue dont j'aime bien la sonorité, mais que je ne parle malheureusement pas. Elle ne parlait ni le français, ni l'anglais. Difficile de communiquer.
Elle avait visiblement été agressée, elle était pieds nus et l'un de ses pieds était blessé. Elle avait mal à une jambe aussi.
La seule chose que je pouvais faire pour elle était de lui apporter un peu de réconfort, et appeler la Police.

Ils étaient quatre, dont une jeune femme.
Evidemment aucun d'eux ne parlait la langue de la jeune fille. Elle a dû comprendre ce qu'ils attendaient d'elle car elle a montré mon ordinateur, allumé, et elle entreprit de se faire traduire par un traducteur en ligne. Pendant qu'elle tapait son texte, difficilement, je me suis souvenue qu'il y avait deux familles qui venait du même pays qu'elle dans mon immeuble et je me suis permis de suggérer aux policiers d'aller sonner chez elles à l'interphone. Ils n'avaient pas l'air convaincus (lol) mais y sont allés et sont revenus avec une jeune femme que j'avais déjà croisée dans le hall d'entrée. Son français n'était pas très étendu, il lui manquait des mots mais elle a pu donné quelques indications aux Policiers.
Je n'avais jamais assisté à une traduction en live. Expérience intéressante, qui me rappelait certaines scènes de séries policières. Lol.
Il en est ressorti beaucoup d'interrogations sans réponse, la jeune fille ayant visiblement peur de son agresseur (et d'autre chose ?).

Finalement, les Policiers ont décidé d'emmener la jeune fille avec eux faire un tour des environs en espérant qu'elle reconnaitrait le lieu de son agression, avant de l'emmener au commissariat, d'où ils appelleraient un traducteur pour avoir une déposition plus complète.
Elle m'a quittée en me disant "merci", avec un pauvre sourire.
J'aurais aimé faire plus pour elle. Elle était perdue. Mais je pense qu'elle avait réussi à avoir une certaine confiance en la jeune Policière qui lui posait les questions, et qu'elle est partie sans trop de crainte.

J'ai demandé si je pourrai prendre de ses nouvelles. Le Policier a eu l'air étonné, et m'a répondu que oui.
Je ne comprends pas trop son étonnement. Eux font leur travail. Mais moi, en tant que citoyenne qui n'a rien demandé mais qui a été choisie par cette jeune fille, guidée par je ne sais quel instinct (je n'étais pas visible, peut-être que voyant les grandes plantes sur mon balcon, elle a pensé pouvoir se cacher derrière ?), j'ai envie de savoir si elle va bien, ce qu'elle est devenue, si elle a retrouvé sa famille, et si son agresseur a été arrêté. Ça me parait normal qu'une personne qui aide une autre personne en détresse soit tenue au courant de la suite. En tout cas, dans mon monde, c'est comme ça qu'on vit. Mais il est vrai que la société est devenue tellement individualiste, et je m'en foutiste du sort des autres que la réaction du Policier est peut-être compréhensible...

Publicité
Publicité
25 octobre 2014

Histoire d'une famille chat, septième partie

La petite chatte noire et ses deux filles, installées chez moi, prirent leur marques et une routine, donc, s'installa.
Les grandes faisaient des allées et venues entre l'intérieur et l'extérieur, restaient parfois longtemps, pour dormir (surtout la grande soeur), partaient parfois longtemps. La petite découvrait et apprenait la vie dans une maison.

Mousse, 22 mai 2013

(Mousse la Sauvageonne, qui n'a pas l'air si sauvage vue comme ça)

Ce train-train aurait pu durer longtemps, j'imagine, dans l'absolu.
Le problème c'est que les deux grandes n'étaient pas stérilisées. La mère se mit à grossir. Encore. Et sa grande fille la suivit rapidement.
Ma veine.
En les accueillant chez moi, je m'étais dit qu'une fois la petite sevrée, je confierais les grandes à un refuge, tout en étant un peu dégoûtée par l'idée car je craignais que la mère, noire, ne trouve jamais de maison, et que la Sauvageonne ne se laisse pas plus apprivoiser qu'avec moi, ce qui limiterait encore plus ses chances. Et puis imaginer ces deux chattes, libres, enfermées dans des cages, même grandes, me répugnait. Mais il était clair que je ne pouvais garder trois chattes, dont deux fertiles (j'avais déjà prévu de faire stériliser ma chatonne).
Avec cette nouvelle donnée, il m'était encore plus difficile de les emmener dans un refuge. Ils sont déjà surchargés, je le savais, alors deux chattes attendant au minimum six chatons au total, je ne voyais pas comment ça pourrait se faire.
Quelque part, ça m'arrangeait, tellement l'idée du refuge me gênait. Mais d'autre part, ça me dérangeait, tous ces chatons en vue. J'essayais de ne pas trop y penser. D'abord, je ne savais combien ils seraient, ni où ils naîtraient, ni combien survivraient.
De toutes façon, naviguer à vue est une de mes spécialités. Ah ah ah !

La mère sevra sa petite vers le 10 juin et à partir de ce moment là, refusa qu'elle l'approche. Elle était vraiment grosse, je pensais que la naissance arriverait rapidement. Elle ne venait plus que pour manger et parfois dormir un peu.
La Sauvageonne avait un caractère différent, et bien qu'elle refusât toujours de se faire caresser, se trouvait à l'aise chez moi et y passait plus de temps que sa mère. Certes, c'était souvent pour dormir mais quand elle arrivait, sa petite friponne de soeur ne manquait jamais de lui sauter dessus pour jouer à la bagarre. Plutôt amusant à regarder, mais bruyant, la grande s'exprimant beaucoup en grognant. De la petite ne sortait pas un son.

La fin juin arriva. Les deux grandes étaient énormes (bon sang, combien de chatons vont-elles faire ?)
Le 27 juin, la mère disparut. J'imaginai qu'elle était partie faire naître ses chatons dehors.
Et en effet, elle réapparut le 29 juin, affamée et assoiffée.
Ne sachant où elle s'était cachée avec ses petits, je ne savais combien ils étaient.

Le 1er juillet, ce fut au tour de Mousse. Chez moi.
Le matin elle arriva et ne voulut plus ressortir. La petite Dune était ravie et n'arrêtait pas de lui sauter dessus. D'habitude, la grande répondait énergiquement mais là, elle se contentait de miauler faiblement. La chatonne passa la journée avec sa grande soeur, à dormir serrée contre elle ou à l'embêter. Et la grande la cherchait dès qu'elle disparaissait de sa vue. Attendrissant.
En fin d'après-midi, elles s'installèrent dans le panier où elles avaient vécu dehors, que j'avais négligemment laissé sous la table de ma cuisine, et finalement, heureusement. Elles dormirent encore, et vers 19h, la grande poussa un hurlement, un seul. Je pensai que c'était l'heure et allai voir. Dune sortait du panier. Je voulais laisser la chatte tranquille, je m'éloignai mais revint surveiller régulièrement. La petite Dune était sagement assise à côté du panier, comme si elle avait compris que si sa soeur l'avait cherchée plusieurs fois dans la journée, c'est qu'elle ne voulait pas être seule. Comme si elle rendait à sa soeur ce qu'elle lui avait donné dans sa toute petite enfance. J'étais émue...

Quatre chatons naquirent dans le panier.

Le 3 juillet en soirée, la chatte noire (qui n'avait toujours pas de nom, à peine un vague surnom) arriva avec un chaton noir dans la gueule. Elle s'installa immédiatement dans le grand carton, qui servait encore occasionnellement aux deux grandes et à la petite Dune
Quelques heures plus tard, elle laissa son chaton, sortit et revint avec un deuxième chaton noir, qui pendouillait étrangement dans sa gueule. Je pensai aussitôt qu'il était mort. Je la suivis, elle le déposa dans le carton, mais pas à côté du premier, elle l'installa sur un bord du carton... Il était bien mort. Bon sang. Ce genre de choses me ravage. J'attendis le lendemain matin pour le retirer du nid.
Elle ne rapporta pas d'autres chatons.

Le 4 juillet, je me retrouvai donc avec deux chattes adultes, une chatonne de presque trois mois et cinq chatons de quelques jours.

P'tite Tounette, 3 mois

 (Jolie Dune, 9 juillet 2013)

23 octobre 2014

Get Out Of My Life

Bug dans mon précédent message (qui contenait des vidéos You Tube...), je le publierai plus tard.

A la place, un autre titre, provenant d'un film, Swordfish (Opération Espadon), avec John Travolta (si j'ai un acteur préféré, c'est lui, bien que je n'aie pas vu tous les films où il a joué - Pulp Fiction, Opération Espadon, Le Déshonneur d'Elizabeth Campbell, Volte-face, plus La Fièvre du samedi soir et Blow out, quand il était tout jeune, donnent déjà un bon aperçu de son talent).
Bande son signée Paul Oakenfold, générique de fin aussi :

"Get Out Of My Life" by Paul Oakenfold, 1994

22 octobre 2014

Garry Winogrand au Jeu de Paume

L'ai-je dit ? J'aime la photographie, que je pratique depuis longtemps d'ailleurs.
Et donc, j'aime les photographes. Bizarrement, si je peux dire quels sont mes peintres préférés, je n'ai pas d'idée précise sur mes photographes préférés. Et je me demande bien pourquoi. Mais bon, ce n'est pas le sujet. Le sujet c'est ce diaporama de 20minutes.fr, qui rend hommage au photographe et invite, en quelque sorte, à aller voir l'exposition au Jeu de Paume, ainsi qu'à retrouver certaines de ses photos dans quelques stations de métro.

Garry Winogrand au Jeu de Paume... et dans le métro

20 octobre 2014

Histoire d'une famille chat, sixième partie

Dune.

En ce mois de mai 2013, je découvris donc que le chaton était une chatonne, et son nom lui allait à ravir : son pelage, amené à changer jusque vers son premier anniversaire, avait déjà diverses nuances de sable, du très clair au sable mouillé, et une teinte assez indéfinissable aux extrémités qui deviendrait brun foncé au fil du temps. Ce qui en faisait (en fait toujours) une Siamoise Thaïe "seal point", avec toutes les caractéristiques des chats pure race, et le caractère qui va avec.

Mini-Tounette, 1 mois et demi

(Un mois et demi)


D'après mes recherches, la race "Siamois Thaï" (appelé aussi traditionnel) est celle qui s'approche le plus des Siamois d'origine (du Royaume de Siam). Ce n'est pas le Siamois très élancé avec une tête triangulaire allongée, que personnellement je ne trouve pas très beau. Le Thaï ressemble au chat européen, si ce n'est sa robe et ses yeux bleus.

Je ne comprends pas trop comment cette petite chatonne a pu naître avec ces caractéristiques génétiques (et son frère vu en août 2012 aussi). Il faut supposer que sa mère, noire de noire et son père présumé, Siamois Thaï "chocolate tabby", d'après ce site, avaient tous les deux des gènes "seal point".

Quoiqu'il en soit, c'était une très belle chatonne et son caractère était charmant. Très vive et sportive, elle animait le foyer de ses jeux, se faisait des films avec un simple lacet noué ou une boulette de papier, grimpait partout où elle pouvait (de plus en plus haut au fur et à mesure qu'elle grandissait), explorait tous les coins et recoins. Elle s'attacha très vite à moi et me suivait partout où j'allais, voulant voir tout ce que je faisais, miaulant de sa petite voix un peu rauque si je ne me dépêchais pas à la prendre sur un bras. Si j'étais accroupie, elle grimpait sur mes épaules, si j'étais assise, elle venait s'installer sur mes jambes et au choix, s'amusait à me mordiller, faisait sa toilette, décidait de changer de place et grimpait sur ma tête, ou le plus souvent, voulait être au plus près de ma tête et s'installait sur mon bras gauche (que je repliais, obligée), et se mettait à ronronner. J'adorais ces moments passé avec elles, pleins d'amusement et de câlins.

Mini-Tounette, presque 2 mois

(Presque deux mois, dans la jardinière où elle est née)

Mini-Tounette, presque 2 mois, 2

(Presque deux mois)


Il y avait les bêtises aussi, impossible d'y échapper.
Vers deux mois, elle a découvert qu'elle pouvait grimper dans les pots de plantes, et j'en ai un paquet entre mon salon et mon balcon. Elle jouait avec le terreau, en mettait partout, et tous les matins, je balayais... J'ai vite renoncé à lui interdire d'y monter, c'était vain. Par contre, je lui ai vite appris à ne pas mordre les feuilles des plantes (en la grondant), et avec elle, il y a eu peu de dégâts.
Elle découvrit aussi le clavier de mon PC portable. Bêtise ! Par chance, ou parce que c'était une bonne petite chatonne, elle comprit assez vite les "Non" répétés, et que si elle faisait ça, je la retirais aussitôt et la déposais sur le canapé ou par terre. Et elle, ce qu'elle voulait, c'est être avec moi, sur moi. ^^
La dernière grande activité qui peut être considérée comme une bêtise, c'était le grimper de rideau. Le plus haut possible. C'est-à-dire tout en haut... Au début, je la décrochais, puis, quand je m'aperçus que mes rideaux n'étaient pas effilochés (ce sont des rideaux solides, en synthétique, et surtout, avec des jours), je la laissais jouer, elle avait besoin de se dépenser ^^.
Heureusement, je n'ai aucun objet de grande valeur chez moi, je pus donc lui laisser l'accès partout, en prenant soin de ranger les petits objets qui auraient pu lui faire du mal (trombones, punaises, cordelettes non nouées...).

Mini-Tounette, 2 mois

(Deux mois et quelques jours)


Vers la fin mai, je me demandai si je n'allais pas la garder.
Elle avait cependant une manie qui m'embêtait fort : le soir, souvent, elle était énervée et se mettait à me mordre et me griffer. Impossible de la calmer. Les réprimandes n'avaient aucun effet. Les jouets utilisés pour détourner son attention ne l'intéressaient que peu de temps, elle revenait vite vers moi. Le seul moyen que j'avais, c'était de l'isoler pour un temps dans la cuisine. Elle revenait calmée, ou pas, et y faisait un deuxième séjour s'il le fallait.
Je ne sus jamais pourquoi elle agissait ainsi. Je me demandai cependant si cela avait à voir avec le fait que sa mère, dont le ventre commençait à grossir, la repoussait de plus en plus, jusqu'à la sevrer totalement aux alentours de ses deux mois. De plus, elle ne s'occupait quasiment pas de jouer avec elle, de lui apprendre les morsures et griffures. C'est sa grande soeur qui l'initiait, très énergiquement, mais probablement pas suffisamment, car elle était souvent dehors (et elle aussi attendait des petits... J'en parlerai plus tard). Si bien que cette petite chatonne était le plus souvent seule avec moi qui ne suis pas chat...

Quoiqu'il en soit, je finis par gérer ces moments désagréables, qui s'espacèrent et quelques jours après ses deux mois, je pris la décision de la garder. Dune serait désormais ma chatte.

Avec le recul, je me dis que c'était une évidence dès sa naissance sur mon balcon. Qu'il y avait déjà dès ce moment-là un lien fort entre nous deux, qui se renforça quand sa grande soeur me l'apporta quand elle avait douze jours.
Et puis, cette toute petite chatte, avec ses espiègleries, ses câlins et ronronnements, me fit oublier la perte de mon chat (oublier n'est pas le mot mais bon) et combla entièrement le manque que je ressentais affreusement.

Publicité
Publicité
19 octobre 2014

Histoire d'une famille chat, cinquième partie

Le chaton disparu de mon balcon, sa mère miaulant comme si elle le cherchait, je maudissais tous les chats non castrés du quartier (qui continuaient à venir arroser mon balcon et mes plantes), les accusant d'avoir fait du mal à ce pauvre petit.

Quelle ne fut donc pas ma joie lorsque, ouvrant mes volets le 1er mai, je vis le petit Dune dans la jardinière où il était né. Je n'y comprenais rien, mais l'important était qu'il ne fut pas dévoré par un sale mâle. Ce n'est pas un mythe : les mâles peuvent tuer des chatons pour libérer l'accès à une chatte, qui, privée de ses petits, redevient fertile rapidement.

Je réinstallai le panier avec le pull, plus confortable, plus profond et moins salissant que la jardinière.

Petite famille, 2 mai 2013

(La petite famille, le 2 mai)

Une idée commençait à mûrir dans ma tête : il me semblait, à juste titre je pense, que le chaton était en danger dehors, les mâles tournicotaient sans cesse, il y eut d'ailleurs une bagarre extrêmement bruyante entre la mère et le père, trois de mes plantes furent abimées... Je me préparai à accueillir la famille chez moi.

Le soir du 2 mai, je laissai la petite mère entrer chez moi. Elle fit le tour du salon en longeant les murs et les meubles, inspectant le tout avec soin, s'arrêtant sous un petit banc en cèdre brut, sous lequel il y avait un tapis : elle le sentit longuement et fit ses griffes. Ce tapis était l'un des préférés de mon chat défunt, son odeur y persistait sûrement... Puis elle fit demi-tour en reprenant le même chemin.
Elle recommença le lendemain, exactement de la même manière. A ma grande surprise, sa fille la sauvageonne la suivit, d'une façon plus désordonnée, marchant au milieu de la pièce, cherchant à sauter sur mon bureau ou une chaise. C'était amusant de les voir faire, chacune à sa manière, très différente. Elles reproduisirent leur manège plusieurs fois, en "parlant" beaucoup à "voix basse".

Le 3 mai, j'installai dans ma cuisine un grand carton d'une quinzaine de centimètres de hauteur, avec un pull dedans, car je sentais que la mère ne tarderait plus à faire rentrer son petit.
Il faisait beau mais très frais. Je fis enfin une vraie photo du petit Dune, qui venait d'avoir trois semaines :

Dune, 3 semaines


Son pelage commençait à afficher clairement ses origines génétiques. Je me disais que je n'aurais aucun mal à placer ce chaton le moment voulu. En réalité, je ne pouvais m'empêcher de penser que je pourrais tout aussi bien le garder, puisque je n'avais plus de chat et que, sauf courte période entre deux, j'avais toujours eu au moins un chat avec moi. Mais je me le refusais : je n'avais pas fini mon deuil (mon chat me manquait tellement) et en plus, je craignais que ce chaton ressemble à son père L'Ennemi (avec des tigrures à la place des zones clairement foncée - j'en reparlerai plus tard), je ne voulais pas d'un mini-Ennemi avec moi. Enfin, pour l'heure, nous n'en étions pas là, le chaton avait encore quelques semaines devant lui avant son sevrage. De plus, je trouvais que donner un chaton dès l'âge de deux mois (âge habituel mais pas programmé de son sevrage) était une aberration, il est encore si petit et a encore tant de chose à apprendre de sa mère.

Dans l'après-midi de ce 3 mai, j'avais ouvert la porte-fenêtre du salon, quand je vis la petite mère prendre son chaton dans sa gueule et le porter à l'intérieur. Elle le déposa par terre. Bon. Et après, qu'est-ce qu'il se passe ? Rien. Elle ne fit rien. Alors je pris le petit Dune dans mes mains, et le montrant à sa mère, je l'emportai dans le grand carton. Sa mère suivit, et s'installa avec lui. Bien.
La grande soeur, elle, n'est pas venue tout de suite. Après ses premières explorations légèrement conquérantes, elle avait retrouvé sa peur. Il faut dire qu'amusée de les voir déambuler dans mon salon, bien installée dans mon canapé, je n'avais alors pas bougé. Mais ce n'était pas durable bien entendu, si bien que la petite sauvage avait trop peur quand elle me voyait debout en train de m'activer. Il lui fallut plusieurs jours pour oser rester à l'intérieur et se familiariser avec mes déplacements.
Quant à la mère, elle s'habitua rapidement à la vie d'appartement. Au début, elle feulait quand je m'approchais du carton, mais elle n'avait pas peur des bruits d'un foyer. Au bout de deux jours, je pus m'approcher et prendre le petit dans mes mains sans qu'elle se mette sur ses gardes. Bien. Ainsi je pourrai facilement habituer le chaton aux contacts humains.

Le 5 mai, j'eus la certitude que Dune était une fille. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a fait plaisir. Et il est vrai que ce nom est plus adapté à une femelle qu'à un mâle.

Les jours passèrent. Dune faisait des progrès de jour en jour. Elle avait déjà essayé de manger les croquettes des grandes (les deux pattes avant dans l'assiette... ), de boire dans le bol (les deux pattes avant dedans, bis) ; après elle était toute embêtée, elle secouait ses pattes, c'était trop drôle. Elle arrivait à sortir du carton, sur ses petites pattes encore flageolantes, mais pas encore à y grimper pour retourner dedans.
Mais j'étais ennuyée : j'avais deux chattes adultes à la maison, qui ne recherchaient pas ma compagnie, ni mes caresses. En somme, elles vivaient ici comme dehors, sans contact humain direct. Mon chat me manquait.

J'avais déjà caressé bien des fois la petite chatte noire quand elle venait manger sur mon balcon. Elle connaissait les caresses, mais on aurait dit qu'elles ne les appréciait que moyennement. Un chat qui aime les caresses les demande, et appuie sa tête contre la main qui le caresse. Pas elle. Peut-être avait-elle vraiment souffert des mains des gens chez qui elle était avant de se retrouver dehors ?
Or un jour que j'étais accroupie dans la cuisine en train de regarder les clowneries de la petite Dune, sa mère s'approcha de moi et demanda des caresses. Grosse et belle surprise. Cependant, de tout le temps qu'elle vécut à la maison, ces moments furent assez rares.

Pour son premier mois de vie, la petite Dune sortit pour la première fois de la cuisine (toujours ouverte, sauf la nuit) et vint explorer le salon. L'endroit lui plut, je la fis monter sur le canapé, elle joua avec ma main, s'installa contre moi pour faire sa toilette et s'endormit.
Sa mère et sa soeur avaient, quant à elles, découvert le confort de mon canapé la veille et s'y installaient quand je n'y étais pas. Au fil des jours, elles y vinrent même quand j'y étais.

Cette chatonne était très dégourdie, très active, très intéressée et avait déjà des attitudes de grande, en faisant sa toilette et mimant la grande chasseuse sur ses petites pattes qui flageolaient encore. Elle me faisait rire et ça me faisait du bien.

Quant elle eut cinq semaines, je la posai dans le bac à litière. Elle comprit tout de suite son usage et à partir de ce jour fit tous ses besoins dedans, comme une grande. J'étais ravie d'avoir un chaton qui comprenne aussi vite.
Et puis, comme elle cherchait à manger les croquettes des grandes, vraiment trop grosses pour elle, j'achetai des croquettes pour chaton. La Dunette commença ainsi à varier son alimentation.

Un train-train s'installa.

Mini-Tounette en famille

(Sur mon canapé, 20 mai 2013)

18 octobre 2014

Histoire d'une famille chat, quatrième partie

Avril 2013.

La petite sauvageonne allait bientôt avoir dix mois. Elle était en âge de procréer et je m'attendais d'un jour à l'autre à la voir grossir, tout en espérant bêtement que ça n'arrive jamais. Je craignais de voir le quartier envahi de chatons aussi sauvages qu'elle. D'autant plus que "Maman" avait de nouveau un très gros ventre.

Mon chat adoré était mort subitement le 10 février, sans que je comprenne pourquoi (le véto non plus) car il n'était pas malade. J'avais beaucoup de mal à me remettre de cette perte. Il me manquait horriblement.

Le 11 avril, j'avais rendez-vous chez un médecin. Ma fille n'avait pas cours et avait invité son copain, B,  à venir quelques jours à la maison.
En rentrant de mon rendez-vous, B m'accueillit joyeusement par un "Regarde ce qu'il y a sur ton balcon !".
Et je vis, dans une jardinière sans plantes mais remplie au tiers de terreau : la petite chatte noire, sa sauvage de fille, et... deux minuscules chatons, un tout noir et un tout blanc. Si je m'attendais à ça ! Deux naissances sur mon balcon ! Une étape franchie qui augurait sûrement de difficultés inconnues.

La petite famille resta deux jours dans la jardinière, la mère se levant seulement pour aller manger quelques croquettes et boire de l'eau, retournant très vite auprès de ses petits. Il faut savoir que des chatons nouveaux nés, et jusque vers l'âge d'un mois, ne peuvent pas réguler seuls leur chaleur corporelle. Ils peuvent très vite mourir de froid.
La Sauvageonne, elle, ne restait pas tout le temps dans cette cabane de fortune, mais revenait retrouver sa mère régulièrement. Et comme sa mère, elle s'occupait des petits, faisant leur toilette, et les tenant au chaud.
Deux chatons.
Au moins, il n'y en avait pas trois ou quatre...

Au troisième jour, quand j'ouvris mes volets, la jardinière était vide. "Maman" avait dû trouver qu'il y avait beaucoup trop de passage dans l'allée devant chez moi et avait déménagé son petit monde.

Le 23 avril, c'était le soir, il faisait nuit depuis un moment quand j'entendis des cris de petit animal dehors. De chaton ai-je pensé.
Ça faisait deux jours que la petite mère n'était pas venue pour manger. Je craignais le pire pour elle. Mais en entendant les cris, j'ai pensé qu'elle ramenait ses petits dans la jardinière.
J'ai ouvert mes volets du salon et suis allée voir. La petite chatte noire n'était pas là, mais au pied de mon balcon, dans les graviers, il y avait une petite boule de poils clairs qui criait, et sa grande soeur la sauvageonne à côté.
Alors, j'ai caressé le tout petit chaton (douze jours seulement...) à travers les barreaux, pour essayer de le calmer. Sa soeur regardait, et toute crainte enfuie, s'approchait de ma main, l'air inquiet. J'ai attrapé le mini pour le mettre dans la jardinière. Pauvre petite bête... Il était tout sale. Et il devait avoir faim. Quand je me suis éloignée, sa soeur l'a rejoint et à commencer à le nettoyer.

De voir que la grande soeur m'avait apporté l'un des petits me toucha beaucoup. Sous ses dehors de sauvageonne, elle avait compris que je pouvais l'aider. Je pensai que malheureusement, si elle avait fait ça, c'est qu'il était arrivé malheur à "Maman".
Je ne revis jamais le chaton noir.

Evidemment, il n'était pas question que je regarde mourir un chaton, même si ça m'embêtait qu'il soit né.
Le lendemain matin, il était toujours dans la jardinière avec sa grande soeur, qui s'occupait de lui comme une mère, à la différence qu'elle ne pouvait pas le nourrir.
Je fis donc une visite chez le vétérinaire, qui m'envoya chez un de ses confrères pour me procurer ce lait en poudre que j'étais venue chercher. Petite balade dans la ville sur mon vélo, il faisait beau et chaud (ce qui n'était pas coutume en ce début de printemps), je m'en souviens comme si c'était hier.

De retour chez moi, je constatai que la grande était partie, le petit était tout seul dans sa jardinière. Tant mieux, ce sera plus facile de le nourrir.
Enfin, c'était vite dit. Le petit ne voulait pas de la tétine (la boite de lait contient un petit biberon et plusieurs tétines), impossible de lui faire garder dans sa petite gueule. Je fis plusieurs essais, infructueux. Entre temps, épuisé, il s'endormait dans ma main. Comme je ne pouvais pas rester tout le temps avec un chaton, aussi mignon soit-il, je le posais sur mon canapé et le couvrais d'un pull bien chaud, ne laissant dépasser que sa tête.
Désemparée (il fallait que je nourrisse ce chaton, absolument), je retournai voir le véto qui me perça correctement la tétine. Mais le chaton ne voulait toujours pas boire au biberon. Inquiétude.

Sa soeur revint une ou deux fois sur le balcon, elle avait l'air de chercher le petit. Mais comme elle ne pouvait pas faire mieux que moi, j'avais décidé de ne pas lui redonner.

En soirée, j'eus la bonne surprise de voir revenir la petite mère. Amaigrie, affamée.
Je la laissai manger et enfin, je lui présentai son petit. Elle le renifla, feula, et s'en alla.
Dépit : la mère ne voulait plus de son petit. On dit que si un chaton prend une autre odeur que celle de la mère, celle-ci n'en veut plus. Ma veine. Mais que pouvais-je faire d'autre ?

Alors, je préparai un nouveau biberon de lait, et essayai de nouveau de le donner au chaton. Il ne voulait toujours pas boire (mais quelle tête de mule !). Mais comme il cherchait le lait qui coulait sur ma main, je versai petit à petit le contenu du biberon dans le creux de ma main. Et là, ce fut la fête : enfin, le chaton se mit à boire, il tétait-lapait le bord de ma paume, bruyamment, goulûment. Et il bu ses 15 ml. Victoire. Un souci en moins. Bon, après (je m'étais renseignée sur internet), il fallait le faire roter, et lui masser le ventre pour qu'il fasse ses besoins. Le rot, pas de problèmes, mais le reste, je ne savais comment bien faire, le chaton s'agitait.

Vers 23h, nouveau repas pour le chaton, avec ma technique, qui marchait à merveille. Sauf que le chaton s'en mettait partout et que je devais le nettoyer après.
J'étais en train d'essayer de lui faire faire ses besoins (j'étais désespérée, je n'y arrivais pas) quand sa mère et sa soeur vinrent pour manger. J'attendis qu'elles aient fini et remontrai le petit à sa mère. Sa grande soeur le reconnut tout de suite et sautilla de joie (trop mignon). Sa mère le renifla mais ne le rejeta pas comme en soirée. Alors je posai le chaton par terre. Et le miracle que j'attendais s'accomplit : sa mère et sa soeur l'entourèrent, et sa mère,finalement, s'allongea pour le nourrir et le lécher. Ouf.

Comme la jardinière était salissante, je mis un vieux pull bien chaud dans un panier, que je sortis sur mon balcon. La mère et sa grande s'y installèrent rapidement, laissant le chaton par terre. Ben quoi ?!!! Le petit criait, sa mère sortait du panier pour aller avec lui, mais retournait vite dans le panier. Plusieurs fois de suite. Ça me stressait d'entendre ce tout petit chaton crier, et il commençait à être très tard. Alors, je fis ce que ces nouilles de chattes ne faisaient pas : je pris le chaton et le déposai dans le panier.

Le lendemain matin, il y était toujours avec sa mère. Re-ouf.

La veille, j'avais donné un nom à ce tout petit chat blotti contre moi : Dune, de la couleur de son poil (il est né blanc, mais à douze jours, il avait pris la couleur du sable clair : Siamois en perspective... avec un père désigné : L'Ennemi). En revanche, je n'avais pu déterminer si c'était un mâle ou une femelle.

Au matin du 26 avril, la mère et sa grande étaient dans le panier sur mon balcon mais le chaton avait disparu...
Les mâles traînaient toujours dans les parages (pourquoi cela aurait-il changé ? Pourquoi auraient-ils arrêté d'arroser mon balcon... ?) et je craignais que l'un d'eux ne s'en soit pris au petit...

18 octobre 2014

Attente

Une semaine que j'ai passé l'annonce pour le chaton.
Je n'ai eu qu'un intéressé, quasi immédiatement.
Il est actuellement en formation loin d'ici, jusqu'au moins le milieu de la semaine prochaine, et s'il veut toujours le chaton, ce que j'espère fortement, il ne viendra pas le prendre avant jeudi ou vendredi, peut-être même plus tard.
Bon sang, j'espère qu'il ne va pas me faire faux bond.
J'adore ce minou, charmant, très affectueux, mais un peu collant. Il a besoin d'attention, que je m'occupe de lui, il me suit partout, veut voir ce que je fais (et participer éventuellement...). Sa mésaventure de l'autre jour ne l'a pas traumatisé. Depuis, il est encore plus attiré par l'eau et ne manque jamais de venir me voir faire la vaisselle (en essayant toujours de mettre une patte dans l'eau) ou me laver les mains. Il me fait rire, mais j'ai vraiment hâte qu'il s'en aille, pour que mes chats retrouvent leur maison.

Mes chats.
C'est étrange, mais ma petite Siamoise et moi sommes vraiment sur la même longueur d'onde. Quand j'étais en colère en fin de semaine dernière, elle l'était aussi. Et en même temps que moi, elle s'est radoucie. Elle ne supporte toujours pas plus le Titou (alors que moi si, c'est notre différence), mais elle grogne moins, moins longtemps, et a l'air décidée à refaire sa place ici. Il faut dire que le temps pluvieux l'incite à venir se réfugier dans un lieu confortable et sec. La nuit passée, elle est, enfin, restée quelques heures ici, dans la cuisine (son choix, elle n'a pas l'air d'être prête à revenir dormir avec moi). J'avais enfermé le chaton dans le salon, et mon chat, lui, dormait de tout son long sur le lit de ma fille. Auparavant, elle est venue sur moi, se faire câliner longuement, ce qui n'était pas arrivé depuis au moins trois mois. Autant dire que nous étions heureuses, elle et moi ^^
Cependant, je ne crie pas victoire, elle est encore très, trop souvent dehors...
Quant à mon Grand, chat nonchalant, il alterne les journées dedans avec les journées dehors, sans que je puisse bien comprendre quelle est sa motivation. Quand il est là, il adore que je le caresse, c'est un chat très affectueux. Mais c'est un peu encombrant, lol, un grand comme ça.
En ce moment, tous les soirs j'ai droit à un cadeau : quand il pleut, c'est un ver de terre qu'il rapporte en travers de sa gueule et qu'il dépose dans son assiette (moui, c'est gentil mon chat, mais c'est gluant...), quand il fait sec, c'est un petit mulot, vivant (bon sang, je déteste ça) qu'il finit par manger... Je déteste ça mais c'est impossible d'empêcher un chat de chasser.

Le p'tit T va me manquer quand il sera parti, mais j'ai quand même hâte, j'ai envie de revoir mes chats à la maison plus souvent, et qu'eux retrouvent leur territoire intérieur.

17 octobre 2014

Histoire d'une famille chat, troisième partie

2012 m'apporta une grosse surprise, pas forcément des meilleures.

La petite chatte noire se mit à prendre du ventre. Bon, peut-être lui donnai-je trop à manger, me disais-je.
Peut-être. Mais elle continuait à grossir, jusqu'à ce que le doute ne fût plus possible : elle attendait des petits. Misère.
La naissance eut lieu pendant la deuxième semaine d'avril. Dehors évidemment, je ne pouvais décidément pas adopter cette pauvre petite chatte.

Le 18 avril, elle m'apporta un cadeau.
Elle avait l'habitude de me déposer de petits cadeaux sur mon balcon : mulots, musaraignes, oiseaux. Pour Noël, j'avais même eu droit à une tête de mulot laissée dans son assiette. Charmant, non ? ^^
Cette fois-ci, je la vis arriver avec une petite bête sombre dans la gueule. Un merle pensai-je. Elle miaulait bizarrement. Mon chat fut vite sur le qui-vive, guettant à la porte-fenêtre.
Je finis par aller voir quel était son petit cadeau. Je n'aimais pas tellement ça, même si l'attention était touchante, car ça signifiait enlever le cadeau que je ne pouvais pas laisser pourrir sur mon balcon.
Il était à la place habituelle, caché derrière des pots. Au début, je n'ai vu qu'une queue longue et fine, j'ai cru que c'était une taupe. Mais misère, c'était un chaton. Mort. Tout noir comme sa mère. Et elle me l'avait apporté. Bon sang.
Sensible comme je suis, je me suis effondrée. Le cadeau, la confiance de cette chatte, le petit chat mort, c'était trop.
Il m'a fallu un moment pour sortir sur mon balcon et accomplir ma tâche funéraire.

Puis la vie reprit son cours.
Et une nouvelle fois, j'ai vu la minette grossir, grossir. Double misère.
Le seul avantage a son état était que les mâles ne traînaient plus sur mon balcon, je pouvais respirer ^^
En dehors de ça, elle mangeait comme quatre, et surtout, je me demandais ce qu'il adviendrait des petits.

La naissance eut lieu le 15 juin.
La chatte disparut pendant deux jours et revint affamée.
Et la vie reprit à nouveau son cours, avec, en plus, une chatte allaitante cette fois-ci. Je ne savais pas où était le ou les chatons, mais je savais qu'il(s) existai(en)t à la quantité de croquettes qu'elle mangeait.

Un soir de début août, nouvelle surprise, ravissante dans l'absolu : la petite mère amena avec elle un chaton, un petit siamois d'un mois et demi, encore un peu chancelant sur ses petites pattes, plutôt maigre. Et elle repartit, laissant le chaton sur le balcon, qui se mit à miauler comme un perdu (ce qu'il était sans sa mère le pauvre choupinou).
Je n'eus qu'un seul réflexe : aller chercher le chaton et le prendre contre moi. Aussitôt il se calma. J'essayai de lui donner des croquettes humidifiées, et de l'eau à boire. Mais il était encore trop petit et ne capta rien. Alors, je le gardai contre moi, au chaud, assise que j'étais dans mon canapé, à regarder une série sur mon ordinateur. Lui s'endormit. Trop mignon.
Parfois je décrochais : pourquoi m'a-t-elle amené ce chaton, manque-t-elle de lait, n'en veut-elle plus ? Que faire ? Je ne peux pas le garder, ça c'est sûr... (encore que, si j'arrivais à convaincre mon chat...)
A l'heure de me coucher, la petite mère n'était pas revenue. Mon chat, lui, si. Et il n'appréciait pas le nouvel arrivant. Et puis la sagesse m'indiquait que la chatte reviendrait peut-être chercher son petit durant la nuit, alors, un peu émue par ce que je faisais, je remis le petit sur mon balcon.
Au matin suivant, il n'était plus là. J'espérai que la chatte l'avait repris avec elle.

Quelques jours plus tard, j'eus confirmation que le petit avait retrouvé sa mère.
Une voisine et amie, qui m'avait invitée chez elle, me parla de la chatte noire et de ses petits, qu'elle voyaient parfois de la fenêtre de son salon et me dit qu'il y en avait trois : un noir, un tigré et un blanc. Un blanc ? Ne serait-il pas plutôt couleur sable très clair avec le museau, les oreilles, le bout des pattes et la queue de couleur assez sombre mais assez indéfinissable ? Si me dit-elle, il n'est pas tout blanc. Cette information me rassura.
Et la vie reprit son cours.

Quelques temps plus tard, j'appris par la même amie que le petit "blanc" avait été retrouvé mort par une autre voisine près du parking souterrain. Je ne voulus pas en savoir plus.

Plus tard encore, elle me dit qu'elle ne voyait plus qu'un chaton avec la mère.

Et un soir d'octobre, soit environ quatre mois après la naissance des chatons, je vis arriver sur mon balcon la petite mère noire, suivie du chaton rescapé, le petit tigré, qui avait une toute petit queue, terminée en pinceau (sec). La mère ne devait plus avoir assez de lait, il était temps pour elle de sevrer son petit.

C'est ainsi que je fis connaissance avec ce qui s'avéra être une petite chatte, Mousse la sauvageonne.

Elle était très sauvage, n'ayant sûrement jamais vu des humains que de loin. Là, sur mon balcon, elle s'enfuit quand elle entendit ma voix. D'accord... Je vais chuchoter alors. Mais même ça l'effrayait. Et puis, petit à petit, sa mère et la faim aidant sûrement, elle resta sur la balcon quand j'ouvrais la porte-fenêtre de ma cuisine pour leur donner à manger, restant cependant à distance tant que je ne l'avais pas refermée.

L'automne était là.
Puis l'hiver vint.
La mère et sa petite continuaient à venir, parfois ensemble, parfois seules. La petite s'était enhardie : elle se tenait toujours à distance quand je lui donnais à manger mais n'était plus effrayée par ma voix. Il arrivait même que je sois sur mon balcon à m'occuper de mes plantes quand elle arrivait. Les premières fois, ça l'avait surprise, mais elle n'avait pas fui, s'installant à l'autre bout de ce mini-territoire, me regardant faire, prête à décamper au cas où. A l'évidence, il serait difficile de l'apprivoiser totalement.

Au printemps 2013, la petite sauvage (et robuste) était toujours là.

15 octobre 2014

De quoi rire, ou pas

En fin d'après-midi, j'ai peint un mur de mon couloir (un seul oui).
Je venais de remettre de la peinture dans mon bac, quand je me suis dit : tiens, puisque la Sauvageonne passe du balcon au salon puis à la cuisine et ainsi de suite (ça veut dire qu'elle a faim, sinon, elle reste rarement désormais), je vais remettre des croquettes dans la boîte (un bac à galce, plus facile à manipuler qu'un gros sac) et lui donner à manger. Je vais chercher le sac, neuf, le pose sur la table de la cuisine et là tout se passe très vite : le Titou, qui a suivi la manoeuvre, saute sur la table (ce qui est interdit et il le sait, mais il teste, comme un enfant) et sans doute n'y a-t-il pas assez de place car aussitôt, il saute par terre. Sauf que par terre, ce n'est pas comme d'habitude, bien dégagé, là il y a mon bac de peinture... Et vlan, le chaton saute dans le bac, en ressort à toute vitesse, je comprends ce qu'il vient de se passer, je vois le chaton affolé (de la peinture plein les pattes, sensation inconnue, beurk beurk beurk) déraper dans la cuisine, je n'ai qu'une idée en tête, l'attraper avant qu'il ne peigne tous mes sols et qu'il se sauve, et qu'il se lèche les pattes pour se nettoyer, ce n'est sans doute pas bon à ingérer de la peinture. Je me jette dessus, il m'échappe et là, in extremis avant qu'il ne franchisse le seuil de la cuisine, je l'attrape par la queue, je tire vivement et le prend sous le corps. Il se débat. Et me peint le T-shirt. Heureusement, j'ai échappé aux griffes, j'ai l'habitude d'attraper des chats depuis le temps. Vite, direction la salle de bain, dont je ferme soigneusement la porte. Je réfléchis vite : douche ou filet d'eau du lavabo ? Je regarde rapidement : seules les pattes de devant sont blanches de peinture. Le p'tit T se débat, toujours affolé. Je fais couler l'eau et comme il se débat trop, je l'attrape par la peau du cou (ça ne lui fait pas mal, d'ailleurs il ne dit rien), et lave une patte après l'autre, le reprend sous le corps et lui essuie les pattes tout en lui faisant des bisous. Et enfin, je relâche le petit fauve, qui court se "réfugier" sur un des tapis du salon, pour se nettoyer les pattes à sa manière.
Dans la cuisine, c'est le désastre : des éclaboussures de peinture sur le sol et sur les meubles, des traces de dérapages. Comme si j'avais besoin de ça, mais bon. J'ai nettoyé vite fait, en pestant contre le petit peintre, je peaufinerai demain.

Conclusion : Le p'tit Toti était très attiré par la peinture, voulait voir ce que je faisais et je le soupçonnais de vouloir en faire autant. C'est fait.
Il était aussi très attiré par l'eau, venant m'observer faire la vaisselle, essayant de mettre une patte dans l'eau. C'est fait aussi. ^^

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité