Je n'en peux plus de cette situation.
Personne ne prend la peine de répondre à mon mail, personne ne comprend, donc, combien il est urgent que je trouve une maison pour le chaton, combien ça me mine, combien ça me peine de voir ma petite Siamoise vivre dehors par ce temps, combien c'est difficile de la voir en colère et sûrement triste.
Tout à l'heure, elle est rentrée en boîtant. Elle est allée à la cuisine, Le P'tit T l'a suivie. Pourtant, il devrait savoir qu'il doit lui foutre la paix, qu'elle ne le supporte pas : dès qu'elle le voit, elle grogne, et s'il s'approche, elle se jette sur lui. Et lui, l'innocent, il fait mine de ne pas comprendre qu'il faut la laisser tranquille, lui laisser de l'espace. Mais il est encore jeune et toujours dans les rapports de jeux. J'ai donc suivi les deux à la cuisine, éjecté le chaton facétieux et fermé la porte. Je ne sais pas ce qu'elle s'est fait à la patte (avant gauche), elle n'est pas enflée. Quand je me suis approchée, elle m'a grogné dessus. Je sais qu'elle est en colère contre le petit, je sais qu'elle m'aime vu les caresses qu'elle me donne quand elle est tranquille. J'ai pu la caresser mais comme elle grognait, je n'ai pas insisté. Je lui ai proposé à manger, elle n'en a pas voulu. Alors je suis un peu inquiète. Elle a peut-être mal à la patte. Mais je n'ai pas pu regarder, elle ne voulait pas rester à la maison, elle est ressortie. Et n'est pas revenue depuis. Je suis inquiète. Et en colère.
Certes, personne ne me doit rien. Et je n'ai jamais rien demandé à ma grande famille (oncles, tantes etc), c'est la première fois que je le fais et ça me coûte, même si je n'ai pas fait un exposé complet de ma situation. J'ai tendance à vivre cachée, pas envie de parler de mes soucis, pas envie qu'ils me posent des questions, tout ça ne sert à rien (je pense notamment à une fois où parlant d'un problème concret, les deux tantes avec qui je parlais m'ont sorti leurs solutions, que j'avais déjà envisagées, je ne suis pas trop débile). En règle générale, quand j'ai un problème, je l'envisage sous tous les angles. Personne ne peut m'apporter du nouveau (sauf exception), sauf à me sortir des solutions tordues, contraires à ma morale, ce qui me fait mal car je déteste être mise face à la faiblesse et la bêtise humaine, surtout quand ce sont des personnes proches.
Dans le cas présent, je demande du concret, que quelqu'un que je connais me dise : mais oui, je vais prendre ton chaton avec moi. Mais depuis trois mois que je demande, ça a toujours été non. Non, j'en ai déjà un, non, je préfère attendre ci ou ça, non, je ne veux pas de chat. Non. Et là, ce qui est difficile en dehors de la situation féline et financière (par exemple, j'achète des croquettes moyenne gamme en supermarché, sur conseil du vétérinaire - j'ai dû faire euthanasier mon premier chat quand il avait onze ans, les reins bousillés par les croquettes W****** ou F*******, expérience trop difficile à vivre ; actuellement, avec le chaton qui grandit, le sac de 1,5 kg, à presque 6 €, dure six jours maximum), c'est que ma famille ignore ma détresse et celle de ma petite Siamoise. Comme si je n'avais rien dit. Pas d'existence. La nièce/cousine peut aller se faire voir avec ses problèmes de chats, ce n'est pas notre problème. Il y en a deux que je pardonne volontiers, qui ont de gros soucis de santé et sans doute autre chose à penser que me répondre. Mais les autres, ces nantis qui vivent dans leur bon confort, qui ont sûrement leur lot de problèmes aussi (réparer la voiture, trouver une location pour les vacances d'hiver, du cholestérol ou de l'hypertension, ce genre de choses), ne daignent même pas m'envoyer un mot, même pour dire non, au moins ça, comme l'a fait l'une de mes tantes l'autre jour.
Mais c'est sûrement de ma faute, je n'ai qu'à pas me contenter de les voir une fois tous les deux ans.
Tout à l'heure, pleurant en me préparant mon repas du soir, j'ai écrit un e-mail incendiaire dans ma tête. Mais quand je suis en colère, j'évite de mettre en oeuvre mes pensées. Ils ne recevront pas cet e-mail, heureusement pour eux et pour moi.
Il n'empêche que je ne comprends pas qu'on m'ignore de cette façon. Alors que j'ai vraiment besoin de leur aide.
Mais comme d'habitude avec cette histoire de chats, je vais rester seule, toujours seule.
Alors, j'ai joué une nouvelle carte, l'une des dernières dont je dispose, et pas la meilleure : une annonce sur un site connu de petites annonces. Ma petite Siamoise, son bien-être, son bonheur, prime sur celui du chaton (ce qui, dans les faits, est l'inverse depuis cinq mois). Ça me désole, je veux tellement le mieux pour lui, mais je dois faire un choix, je n'ai plus le temps. De toutes façons, je n'y crois pas beaucoup, il y a tellement de chatons à donner. Mais bon sang, pourquoi les gens ne font pas stériliser leur chatte, au moins elle ? Une question de coût ? Là je rigole (je suis toute jaune d'ailleurs), ça coûte beaucoup moins cher qu'un téléphone dernier cri, ou que l'écran plat qu'on va acheter parce qu'il est en promo, ou qu'un ordinateur, et c'est faire oeuvre utile : non seulement la chatte n'aura plus à vivre ces terribles périodes de chaleurs, mais surtout il y aura beaucoup moins de chats malheureux, abandonnés, jetés loin de la maison parce que ci parce que ça, maltraités, mal soignés.
J'espère que mon annonce va intéresser quelqu'un, un bon quelqu'un qui saura prendre soin de ce si gentil chaton.
Bon sang.
PS : du positif, quand même : mon Grand a l'air décidé à ne plus sortir que la nuit, il est rentré ce matin pour manger, dormir, dormir, dormir, manger, faire des câlins avec moi et son neveu le Titou (trop mignon, mon chat est un grand affectueux), dormir encore. C'est déjà ça. Je lui ai demandé de convaincre sa soeur de revenir à la maison. Des fois ça marche.