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Carnets en vrac
19 octobre 2014

Histoire d'une famille chat, cinquième partie

Le chaton disparu de mon balcon, sa mère miaulant comme si elle le cherchait, je maudissais tous les chats non castrés du quartier (qui continuaient à venir arroser mon balcon et mes plantes), les accusant d'avoir fait du mal à ce pauvre petit.

Quelle ne fut donc pas ma joie lorsque, ouvrant mes volets le 1er mai, je vis le petit Dune dans la jardinière où il était né. Je n'y comprenais rien, mais l'important était qu'il ne fut pas dévoré par un sale mâle. Ce n'est pas un mythe : les mâles peuvent tuer des chatons pour libérer l'accès à une chatte, qui, privée de ses petits, redevient fertile rapidement.

Je réinstallai le panier avec le pull, plus confortable, plus profond et moins salissant que la jardinière.

Petite famille, 2 mai 2013

(La petite famille, le 2 mai)

Une idée commençait à mûrir dans ma tête : il me semblait, à juste titre je pense, que le chaton était en danger dehors, les mâles tournicotaient sans cesse, il y eut d'ailleurs une bagarre extrêmement bruyante entre la mère et le père, trois de mes plantes furent abimées... Je me préparai à accueillir la famille chez moi.

Le soir du 2 mai, je laissai la petite mère entrer chez moi. Elle fit le tour du salon en longeant les murs et les meubles, inspectant le tout avec soin, s'arrêtant sous un petit banc en cèdre brut, sous lequel il y avait un tapis : elle le sentit longuement et fit ses griffes. Ce tapis était l'un des préférés de mon chat défunt, son odeur y persistait sûrement... Puis elle fit demi-tour en reprenant le même chemin.
Elle recommença le lendemain, exactement de la même manière. A ma grande surprise, sa fille la sauvageonne la suivit, d'une façon plus désordonnée, marchant au milieu de la pièce, cherchant à sauter sur mon bureau ou une chaise. C'était amusant de les voir faire, chacune à sa manière, très différente. Elles reproduisirent leur manège plusieurs fois, en "parlant" beaucoup à "voix basse".

Le 3 mai, j'installai dans ma cuisine un grand carton d'une quinzaine de centimètres de hauteur, avec un pull dedans, car je sentais que la mère ne tarderait plus à faire rentrer son petit.
Il faisait beau mais très frais. Je fis enfin une vraie photo du petit Dune, qui venait d'avoir trois semaines :

Dune, 3 semaines


Son pelage commençait à afficher clairement ses origines génétiques. Je me disais que je n'aurais aucun mal à placer ce chaton le moment voulu. En réalité, je ne pouvais m'empêcher de penser que je pourrais tout aussi bien le garder, puisque je n'avais plus de chat et que, sauf courte période entre deux, j'avais toujours eu au moins un chat avec moi. Mais je me le refusais : je n'avais pas fini mon deuil (mon chat me manquait tellement) et en plus, je craignais que ce chaton ressemble à son père L'Ennemi (avec des tigrures à la place des zones clairement foncée - j'en reparlerai plus tard), je ne voulais pas d'un mini-Ennemi avec moi. Enfin, pour l'heure, nous n'en étions pas là, le chaton avait encore quelques semaines devant lui avant son sevrage. De plus, je trouvais que donner un chaton dès l'âge de deux mois (âge habituel mais pas programmé de son sevrage) était une aberration, il est encore si petit et a encore tant de chose à apprendre de sa mère.

Dans l'après-midi de ce 3 mai, j'avais ouvert la porte-fenêtre du salon, quand je vis la petite mère prendre son chaton dans sa gueule et le porter à l'intérieur. Elle le déposa par terre. Bon. Et après, qu'est-ce qu'il se passe ? Rien. Elle ne fit rien. Alors je pris le petit Dune dans mes mains, et le montrant à sa mère, je l'emportai dans le grand carton. Sa mère suivit, et s'installa avec lui. Bien.
La grande soeur, elle, n'est pas venue tout de suite. Après ses premières explorations légèrement conquérantes, elle avait retrouvé sa peur. Il faut dire qu'amusée de les voir déambuler dans mon salon, bien installée dans mon canapé, je n'avais alors pas bougé. Mais ce n'était pas durable bien entendu, si bien que la petite sauvage avait trop peur quand elle me voyait debout en train de m'activer. Il lui fallut plusieurs jours pour oser rester à l'intérieur et se familiariser avec mes déplacements.
Quant à la mère, elle s'habitua rapidement à la vie d'appartement. Au début, elle feulait quand je m'approchais du carton, mais elle n'avait pas peur des bruits d'un foyer. Au bout de deux jours, je pus m'approcher et prendre le petit dans mes mains sans qu'elle se mette sur ses gardes. Bien. Ainsi je pourrai facilement habituer le chaton aux contacts humains.

Le 5 mai, j'eus la certitude que Dune était une fille. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a fait plaisir. Et il est vrai que ce nom est plus adapté à une femelle qu'à un mâle.

Les jours passèrent. Dune faisait des progrès de jour en jour. Elle avait déjà essayé de manger les croquettes des grandes (les deux pattes avant dans l'assiette... ), de boire dans le bol (les deux pattes avant dedans, bis) ; après elle était toute embêtée, elle secouait ses pattes, c'était trop drôle. Elle arrivait à sortir du carton, sur ses petites pattes encore flageolantes, mais pas encore à y grimper pour retourner dedans.
Mais j'étais ennuyée : j'avais deux chattes adultes à la maison, qui ne recherchaient pas ma compagnie, ni mes caresses. En somme, elles vivaient ici comme dehors, sans contact humain direct. Mon chat me manquait.

J'avais déjà caressé bien des fois la petite chatte noire quand elle venait manger sur mon balcon. Elle connaissait les caresses, mais on aurait dit qu'elles ne les appréciait que moyennement. Un chat qui aime les caresses les demande, et appuie sa tête contre la main qui le caresse. Pas elle. Peut-être avait-elle vraiment souffert des mains des gens chez qui elle était avant de se retrouver dehors ?
Or un jour que j'étais accroupie dans la cuisine en train de regarder les clowneries de la petite Dune, sa mère s'approcha de moi et demanda des caresses. Grosse et belle surprise. Cependant, de tout le temps qu'elle vécut à la maison, ces moments furent assez rares.

Pour son premier mois de vie, la petite Dune sortit pour la première fois de la cuisine (toujours ouverte, sauf la nuit) et vint explorer le salon. L'endroit lui plut, je la fis monter sur le canapé, elle joua avec ma main, s'installa contre moi pour faire sa toilette et s'endormit.
Sa mère et sa soeur avaient, quant à elles, découvert le confort de mon canapé la veille et s'y installaient quand je n'y étais pas. Au fil des jours, elles y vinrent même quand j'y étais.

Cette chatonne était très dégourdie, très active, très intéressée et avait déjà des attitudes de grande, en faisant sa toilette et mimant la grande chasseuse sur ses petites pattes qui flageolaient encore. Elle me faisait rire et ça me faisait du bien.

Quant elle eut cinq semaines, je la posai dans le bac à litière. Elle comprit tout de suite son usage et à partir de ce jour fit tous ses besoins dedans, comme une grande. J'étais ravie d'avoir un chaton qui comprenne aussi vite.
Et puis, comme elle cherchait à manger les croquettes des grandes, vraiment trop grosses pour elle, j'achetai des croquettes pour chaton. La Dunette commença ainsi à varier son alimentation.

Un train-train s'installa.

Mini-Tounette en famille

(Sur mon canapé, 20 mai 2013)

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